Quelles sont les activités à faire avec des personnes polyhandicapées ? Idées, sensoriel, sécurité

Points clés

  • Prioriser une approche individualisée: observer les signaux (regard, tonus, vocalises), proposer 1–3 choix, durées courtes (5–10 min) et repères stables, selon HAS/OMS.
  • Miser sur la stimulation sensorielle douce: musique lente, textures variées, odeurs légères, lumières apaisantes et espaces Snoezelen, avec une seule variable à la fois.
  • Sécurité et confort avant tout: positionnement protégé, prévention de la douleur (Algoplus/Doloplus), environnement calme, pauses régulières, hygiène du matériel.
  • Diversifier les activités adaptées: mobilisations et étirements passifs, balnéothérapie, balades en plein air, danse assise, arts plastiques adaptés, histoires tactiles et théâtre d’ombres.
  • Renforcer l’expression et l’inclusion: outils de communication alternative (pictos, objets référents, tableau de regard, gestes LSF), rituels sociaux et micro‑responsabilités au quotidien.
  • Évaluer et ajuster en continu: objectifs simples et observables, traçabilité des réponses, ajustements immédiats (volume, lumière, rythme) et coconstruction avec la famille et l’équipe.

Accompagner une personne polyhandicapée me pousse à revoir l’essentiel. Je cherche des moments simples qui donnent envie d’échanger et de ressentir. Je mise sur la relation avant l’activité et j’adapte chaque idée à ses envies et à son rythme.

J’explore les sens avec douceur. La musique apaise et stimule. Les textures éveillent la curiosité. Les parfums familiers rassurent. Je choisis des gestes lents et des consignes claires pour que chacun se sente en sécurité.

Quelles Sont Les Activités À Faire Avec Des Personnes Polyhandicapées ?

J’organise des activités avec des personnes polyhandicapées en partant de la relation et des sens. Je propose des expériences brèves et ajustées au rythme du jour.

Principes D’accompagnement Individualisé

Je personnalise chaque activité, selon les capacités observées et les envies exprimées par signes, sons, regards et postures, comme recommandé par la HAS 2017 et l’OMS 2023.

  • Observer les signaux de confort et d’alerte, regards fuyants et crispations, soupirs et sourires.
  • Formuler un objectif simple, détente ou éveil sensoriel, interaction ou exploration.
  • Proposer des choix limités, 1 à 3 options, musique ou massage des mains ou lumière douce.
  • Adapter les durées, 5 à 10 minutes, avec pauses de 1 à 2 minutes entre deux propositions.
  • Varier une seule dimension, volume ou texture ou lumière, pour garder un repère stable.
  • Stabiliser les repères, même lieu et même voix et mêmes gestes, pour sécuriser la personne.
  • Coconstruire la séance, avec la famille et l’équipe, pour intégrer les routines utiles, toilette et repas.
  • Structurer la communication, pictos et objets de référence et gestes, pour soutenir l’anticipation.
  • Valider l’adhésion, par un signal oui ou non, regard fixe ou retrait, avant de poursuivre.
  • Tracer les réponses, micro-mouvements et vocalises, pour affiner l’activité la fois suivante.

Tableau repère d’intensités et de temps

ParamètreRepère pratiqueContexte d’activité
Fenêtre d’attention5 à 10 minÉcoute musicale ou histoire sensorielle
Pauses inter-essais1 à 2 minChangement d’objet ou de texture
Nombre d’options proposées1 à 3Choix de musique ou d’odeur
Répétitions d’un même geste2 à 3Pression profonde ou effleurage

Je fonde ces repères sur les principes de stimulation graduée et d’accessibilité cognitive cités par la HAS 2017 et l’OMS 2023.

Exemples d’activités adaptées

  • Explorer des textures, coton et velours et brosse souple, sur l’avant-bras.
  • Écouter des sons familiers, voix connue et cloche douce et musique lente.
  • Sentir des odeurs légères, vanille et fleur d’oranger et lavande.
  • Bouger en douceur, bercement en siège coquille et mobilisation passive segmentaire.
  • Regarder des lumières apaisantes, fibre optique et lampe à intensité réglable.

Sécurité, Confort Et Plaisir Avant La Performance

Je place la sécurité et le plaisir avant toute exigence de résultat, en respect des recommandations HAS 2017 et des guides douleur SFETD 2018.

Check-list confort et sécurité

  • Installer le corps, tête alignée et points d’appui protégés, coussins et cales.
  • Vérifier la douleur, échelles Algoplus et Doloplus, signes de défense et grimaces.
  • Contrôler l’environnement, température stable et lumière indirecte et bruit modéré.
  • Simplifier l’espace, 1 stimulus à la fois, pour limiter la fatigue attentionnelle.
  • Respecter le rythme, signaux d’arrêt, retrait du regard et raideur et pleurs.
  • Protéger la peau, durée courte de contact, lubrifiant neutre et pressions dosées.
  • Anticiper les soins, position post-repas sécurisée, tête relevée 30°, pour éviter les reflux.
  • Hygiéniser le matériel, objets propres et textiles lavés, pour prévenir les infections.
  • Encadrer les mobilisations, gestes lents et amplitudes petites, articulation par articulation.
  • Clore la séance, retour aux repères, même musique de fin et couverture chaude.

Exemples d’ajustements par activité

  • Musique, volume bas et tempo lent, 60 à 80 bpm, voix connue en priorité.
  • Toucher, préférence pour pressions profondes, paume enveloppante, zones tolérées, mains et épaules.
  • Odeurs, intensité faible, bandelette odorante éloignée de 10 à 15 cm, 2 inspirations courtes.
  • Lumière, source latérale, intensité douce, regard non contraint, 1 à 2 minutes par séquence.

Je documente chaque séance, observation brève et faits datés, pour consolider le plaisir et minimiser la fatigue, comme le préconisent la HAS 2017 et la SFETD 2018.

Activités Sensorielles Et De Relaxation

J’ancre chaque activité sensorielle dans la relation, en gardant des repères stables et rassurants. J’ajuste l’intensité et la durée, en suivant les signes de confort.

Espace Snoezelen Et Stimulation Multisensorielle

J’organise un espace Snoezelen apaisant, avec peu de stimuli simultanés et des transitions lentes. J’accorde chaque élément, lumière, son, toucher, au rythme perçu de la personne.

  • Assombrir la pièce, poser une source lumineuse douce, utiliser des couleurs chaudes, par exemple fibres optiques, colonne à bulles.
  • Positionner le corps avec un bon maintien, vérifier la tête et les appuis, ajouter un coussin de calage si nécessaire.
  • Régler la lumière en intensité faible, proposer un seul repère visuel, attendre un regard ou un relâchement.
  • Présenter un objet tactile à la fois, laisser la main explorer, nommer l’objet avec des mots simples.
  • Observer la respiration et le tonus, réduire un stimulus au moindre signe d’agacement, changer de modalité en cas de gêne.
  • Clore sur un signal constant, par exemple une musique repère de 30 secondes, documenter les préférences tout de suite après la séance.

Paramètres Snoezelen recommandés

ÉlémentRepère quantifiéSource
Durée de séance10–20 min par cycleHAS/ANESM, accompagnement polyhandicap, 2017
Intensité lumineuse50–100 lux, lumière indirecteINSHEA, pratique Snoezelen, 2019
Volume sonore40–50 dB, fond calmeOMS, Safe Listening, 2019

Musique, Sons Et Vibrations

J’utilise musique et vibrations pour soutenir l’attention, la régulation du tonus et la détente. J’appuie les choix sur des sons familiers, voix connues, objets sonores repères.

  • Choisir 3 pistes connues, par exemple berceuses familiales, bruits de nature, voix des proches, étiqueter chaque piste par un pictogramme.
  • Démarrer au volume bas, augmenter très progressivement, vérifier le regard et la respiration.
  • Synchroniser le tempo avec la respiration, viser un tempo lent, caler mes gestes sur la pulsation.
  • Varier une seule dimension à la fois, par exemple changer l’instrument, garder le même tempo.
  • Utiliser des vibrations localisées, par exemple haut-parleur tactile sur l’accoudoir, kalimba posé sur la paume.
  • Conclure par une plage de silence, laisser 1 minute de récupération, noter les sons tolérés et refusés.

Repères audio et vibrotactiles

ParamètrePlage conseilléeSource
Volume d’écoute40–50 dB, ambiance calmeOMS, Safe Listening, 2019
Tempo musical60–80 BPM, régulation du tonusHAS, interventions non médicamenteuses, 2020
Vibration60–100 Hz, faible intensitéPublications rééducation sensorielle, synthèses INSHEA, 2019
Durée par piste3–5 min, pauses 1 minHAS/ANESM, 2017

Toucher, Textures Et Aromathérapie Douce

J’engage le toucher avec des textures contrastées, des pressions lentes, des odeurs légères et sécurisées. J’avance par micro‑séquences, mains visibles, annonces verbales brèves.

  • Laver les mains, montrer la crème ou l’objet, demander un ok par un signe, commencer par l’avant‑bras.
  • Tester 3 textures, par exemple polaire, satin, balle souple à picots, laisser 15 secondes entre chaque.
  • Masser en pressions lentes, suivre l’expiration, rester sur 1 zone, éviter les zones réactives.
  • Alterner chaud et tiède, par exemple pack tiède enveloppé, tissu à température ambiante.
  • Diffuser une odeur légère, par exemple hydrolat de fleur d’oranger, arrêter au moindre signe d’inconfort.
  • Évaluer rougeurs, toux, larmoiement, consigner les réactions, écarter l’agent déclencheur.

Repères tactiles et olfactifs

ÉlémentRepère quantifiéSource
Durée par zone5–7 min, pauses 1–2 minHAS/ANESM, 2017
PressionLente, 1–2 cm/s, sans douleurRecommandations toucher relationnel, HAS, 2020
Diffusion aromatique5–10 min, pièce aéréeANSES, précautions huiles essentielles, 2019
Dilution topique0,5–1% lavande vraie, support végétalANSES, 2019

Je garde une trace des choix validés, par exemple tissus préférés, pistes apaisantes, odeurs tolérées, pour préparer la séance suivante et réduire la dépense d’énergie.

Motricité Et Mobilisation Douce

J’ancre la relation, puis j’engage le corps avec lenteur. J’appuie chaque geste sur des repères clairs et sur des signes de confort.

Mouvements Assistés Et Étirements Passifs

J’installe des mouvements lents pour entretenir l’amplitude et la respiration. J’utilise des mouvements simples, par exemple flexion du coude, extension du genou, ouverture de la main, rotation douce de l’épaule. J’applique des étirements passifs courts pour limiter les rétractions, selon les repères de l’ACSM qui proposent 10 à 30 secondes par segment avec 2 à 4 répétitions par séance, source ACSM 2021. J’ajuste l’angle et le rythme en fonction des réactions, puis j’arrête en cas de grimace ou de résistance.

  • Ancrer le tronc, par exemple tête épaules bassin
  • Placer les appuis, par exemple coussins cale-troncs sangle douce
  • Soutenir l’articulation, par exemple coude genou poignet
  • Guider le mouvement, par exemple flexion lente sur 3 secondes
  • Maintenir l’étirement, par exemple 15 secondes sans rebond
  • Relâcher progressivement, par exemple retour sur 3 secondes
  • Noter les signaux, par exemple respiration tonus regard

Je m’aligne sur des repères de sécurité, source HAS Polyhandicap 2017. J’évite la douleur, je garde l’axe, je protège les zones à risque, par exemple hanche opérée scoliose spasticité marquée.

Balnéothérapie Et Relaxation En Eau

Je privilégie l’eau tiède pour apaiser le tonus et libérer le mouvement. J’utilise une température de 32 à 34 °C et une durée courte, par exemple 15 à 20 minutes, source Becker PM&R 2009. J’exploite la flottabilité pour réduire les contraintes sur les articulations et faciliter les transferts d’appuis. J’intègre des bercements, des glissements des mains sur les segments, des bulles tactiles douces avec un jet réglé bas. J’assure l’hygiène de l’eau et la surveillance continue, source WHO Safe Recreational Water 2006.

  • Entrer lentement, par exemple rampe lève-personne plan dur
  • Stabiliser la tête, par exemple collier mousse appui bras
  • Bercer en croisant la respiration, par exemple inspiration au bercement arrière
  • Mobiliser en chaîne, par exemple chevilles genoux hanches
  • Sortir tôt, par exemple avant frisson ou fatigue

Balades En Plein Air Et Danse Assise

Je propose des balades courtes pour stimuler l’éveil et la respiration. J’emprunte des surfaces lisses, par exemple allées de parc pistes cyclables quais accessibles. J’ajuste la durée entre 10 et 20 minutes selon l’état du jour, source WHO Guidelines 2020 personnes vivant avec limitations fonctionnelles. J’intègre des pauses sensorielles, par exemple soleil sur la main brise légère odeur de pin.

Je pratique la danse assise pour mobiliser le haut du corps en sécurité. Je choisis un tempo lent, par exemple 60 à 80 bpm, et des gestes simples, par exemple balancer les avant-bras pivoter les épaules tourner la tête. J’installe un positionnement stable du fauteuil et des appuis, source ISO 16840-1 posture assise 2006, et je soulage les points d’appui à intervalles réguliers, source EPUAP NPIAP PPPIA 2019.

  • Synchroniser le geste au rythme, par exemple 4 temps bras droit 4 temps bras gauche
  • Varier les directions, par exemple haut bas gauche droite
  • Marquer des arrêts, par exemple 5 secondes pour respirer
  • Valider un signe, par exemple sourire regard vers moi main qui presse
ActivitéDurée par séanceFréquence hebdoParamètres clés
Étirements passifs segments majeurs10 à 20 min3 à 510 à 30 s par étirement, 2 à 4 répétitions
Mobilisations assistées en chambre10 à 15 min5 à 7Mouvement lent, axe protégé, sans douleur
Balnéothérapie détente et tonus15 à 20 min1 à 232 à 34 °C, flottabilité, surveillance continue
Balade en plein air fauteuil10 à 20 min2 à 4Surface lisse, pauses sensorielles
Danse assise tempo lent10 à 15 min2 à 360 à 80 bpm, gestes simples synchronisés
  • ACSM. ACSM’s Guidelines for Exercise Testing and Prescription, 2021.
  • HAS. Polyhandicap, repères pour l’accompagnement de l’adulte, 2017.
  • Becker BE. Aquatic Therapy, PM&R, 2009.
  • WHO. Guidelines on physical activity and sedentary behaviour, 2020.
  • WHO. Guidelines for Safe Recreational Water Environments, 2006.
  • ISO 16840-1. Wheelchair seating, 2006.
  • EPUAP NPIAP PPPIA. Prevention and Treatment of Pressure Ulcers, 2019.

Expression, Communication Et Créativité

J’ancre chaque activité créative dans la relation et dans des choix simples. J’accorde la priorité à l’expression avant la performance.

Communication Alternative Et Augmentée

Je mets en place des outils de Communication alternative et augmentée pour ouvrir des choix concrets. J’utilise des pictogrammes, des photos, des objets référents avec exemples biberon vrai, clé réelle, morceau de tissu. Je propose des gestes clés de LSF simplifiée avec exemples boire, encore, stop. Je présente un tableau de regard avec 2 à 4 options visibles. Je valide chaque choix par un retour sensoriel avec exemples toucher de l’objet, son bref, lumière douce.

  • Choisir une modalité claire selon les appuis conservés
  • Installer le support à hauteur des yeux sans reflets
  • Nommer chaque option avec un mot simple et un geste associé
  • Attendre 5 à 10 secondes pour laisser émerger le choix
  • Valider le signal avec un feedback stable et répété

Je mesure l’effet par le taux de réponses ciblées et par la stabilité des signaux. Je documente les préférences dans un carnet visuel. Les bénéfices en participation et en interaction sont établis par des références spécialisées selon la HAS 2017 Polyhandicap et l’ASHA AAC 2019. Je m’appuie sur les principes d’ISAAC pour la personnalisation des systèmes.

Tableau de repères

ActivitéDurée par essaiFréquenceNombre d’optionsFenêtre d’attente
Choix d’objet référent2 à 3 min3 à 5 fois par jour2 à 45 à 10 s
Tableau de regard5 à 8 min1 à 2 fois par jour2 à 67 à 12 s
Gestes clés LSF8 à 10 min1 fois par jour3 à 55 à 7 s

Sources HAS 2017 Parcours de santé Polyhandicap, ASHA 2019 AAC Evidence Map, ISAAC 2020 AAC Guidelines

Arts Plastiques Adaptés Et Traces

Je privilégie la trace avant la forme. J’augmente les contrastes et les sensations. J’utilise des rouleaux larges, des éponges, des balles texturées avec exemples picots doux, mousse dense, gant chenille. J’emploie des supports stables avec exemples chevalet incliné 20°, plan antidérapant, bande velcro. J’utilise des médiums sûrs avec exemples peinture à doigt certifiée EN 71-3, pâte à modeler souple, gel sensoriel. J’intègre des causes à effet via contacteurs avec exemples switch gros bouton, vibreur, stylo lumineux.

  • Positionner le plan à hauteur du regard et du coude
  • Proposer 2 textures et 2 couleurs fortes par séance
  • Déposer la matière au centre puis guider en périphérie
  • Ancrer la main avec une sangle douce si le tonus varie
  • Photographier la trace et archiver la préférence

Je vérifie la sécurité cutanée avant et après chaque séance. Je rince la peau à l’eau tiède en fin d’activité. Je m’aligne sur les exigences de la DGCCRF pour les matériaux et la norme EN 71-3 pour la non toxicité.

Tableau de repères

ActivitéDuréeFréquenceTextures proposéesContraste cible
Peinture à doigt6 à 10 min2 à 3 fois par semaine2Fort noir sur jaune
Traces au sable5 à 8 min1 à 2 fois par semaine2Fort noir sur blanc
Argile souple8 à 12 min1 fois par semaine1Moyen rouge sur gris

Source DGCCRF Sécurité des articles de loisirs créatifs 2022

Histoires, Lecture Et Théâtre D’ombres

Je raconte des histoires avec des indices multisensoriels. J’utilise des livres tactiles, des objets, des sons liés au récit avec exemples clochette, papier froissé, flacon odeur. J’exploite le FALC pour les supports écrits avec phrases courtes et pictos. J’installe un théâtre d’ombres simple avec une lampe LED fixe et un écran blanc.

  • Sélectionner un thème familier avec 3 scènes courtes
  • Associer 1 objet et 1 son par scène
  • Synchroniser le geste et la voix sur un rythme lent
  • Placer la LED à 50 à 80 cm derrière l’écran
  • Conclure par un rituel stable avec la même chanson

Je vise l’éveil de l’attention et la communication par signes de plaisir et de demande. Je choisis des livres tactiles édités par des structures spécialisées avec exemples Les Doigts Qui Rêvent, BNF ateliers tactiles. Les apports du multisensoriel sur l’engagement des personnes avec polyhandicap sont décrits dans les ressources professionnelles de la HAS et d’INSHEA. Les règles FALC proviennent d’Inclusion Europe.

Tableau de repères

ActivitéDuréeFréquenceLumièreIndices par scène
Histoire tactile8 à 12 min3 fois par semaineAmbiance 10 à 30 lux2
Lecture FALC5 à 7 min4 fois par semaineAmbiance 50 lux1
Théâtre d’ombres6 à 9 min1 à 2 fois par semaineLED fixe 50 à 80 cm2

Inclusion, Cadre Et Évaluation

J’ancre l’inclusion dans un cadre clair et une évaluation continue. J’aligne chaque activité polyhandicap avec des repères simples et des feedbacks observables.

Activités Du Quotidien Et Vie Sociale

J’intègre les activités polyhandicap au quotidien pour soutenir l’autonomie perçue et la participation sociale, selon la CIF qui valorise les activités et la participation [OMS CIF, 2001]. J’inscris chaque rôle social dans des gestes concrets et des choix simples, conformément aux recommandations polyhandicap de l’ANESM HAS [HAS‑ANESM, 2017].

  • Ancrer des rôles concrets, comme aider à arroser une plante ou choisir un foulard pour la sortie.
  • Structurer des choix binaires, comme sélectionner entre deux musiques ou deux textures.
  • Ritualiser les temps sociaux, comme café partagé, goûter, appel vidéo familial.
  • Programmer des sorties courtes, comme marché calme, médiathèque, parc accessible.
  • Co-construire des micro-responsabilités, comme appuyer sur un bouton de musique ou montrer une image pour dire stop.

Tableau repères activités de vie quotidienne et sociale

ActivitéDurée cibleFréquenceIndicateur d’inclusion
Choix binaires objets sons2 à 3 min2 à 3 fois par séanceRegard orienté, main qui se tend
Participation au repas5 à 15 min1 à 2 fois par jourOuverture de la bouche, relâchement tonique
Co-occupation soin d’une plante3 à 5 min2 à 3 fois par semaineSourire, vocalise, regard alterné
Sortie calme extérieure15 à 30 min1 à 4 fois par moisRespiration régulière, attention soutenue
Interaction familiale médiée5 à 10 min1 à 2 fois par semaineGestuelle de salutation, fixation visuelle

Références inclusion et participation [OMS CIF, 2001], accessibilité et droits [ONU CDPH, 2006], accompagnement personnalisé polyhandicap [HAS‑ANESM, 2017].

Matériel, Positionnement Et Prévention De La Douleur

J’organise le matériel pour sécuriser le cadre d’activité, puis j’ajuste le positionnement pour prévenir la douleur et le risque d’escarres. J’utilise des repères biomécaniques simples validés en pratique clinique [HAS, 2018 prévention des escarres], et j’évalue la douleur avec des échelles adaptées à la communication altérée [HAS, 2014 douleur personne non communicante].

  • Stabiliser l’assise avec coussins de positionnement, cales latérales, appui-tête.
  • Aligner le bassin en position neutre, puis corriger en micro-ajustements de 5 degrés.
  • Maintenir les appuis en répartition large, puis varier les points de pression.
  • Verticaliser progressivement avec table ou harnais, puis surveiller signes d’intolérance.
  • Gérer la douleur avec Algoplus ou Doloplus 2, puis alerter l’équipe si score élevé.
  • Protéger la peau avec alternance de positions, puis vérifier zones à risque.

Tableau repères posturaux et douleur

ÉlémentValeur cibleRepère d’ajustementSource
Dossier assis90 à 110 degrésAugmenter de 5 degrés si hypertonieHAS, 2018
Assise bassinNeutre 0 degréPlacer cale si bascule postérieureHAS, 2018
Appui-pieds90 degrés chevilleRelever 1 cran si glissementHAS, 2018
Changement de position2 h au lit, 30 à 60 min au fauteuilAvancer à 1 h si rougeur persistanteHAS, 2018
Verticalisation5 à 10 min phase 1Arrêter si pâleur, sudation, malaiseHAS, 2018
Échelle douleurAlgoplus ≥ 2, Doloplus ≥ 5Informer soignant référentHAS, 2014

Références prévention des escarres et positionnement [HAS, 2018], évaluation de la douleur non communicante [HAS, 2014], bonnes pratiques polyhandicap [HAS‑ANESM, 2017].

Observation Des Signaux, Objectifs Et Ajustements

J’observe des signaux concordants, puis je pose des objectifs courts et j’ajuste en temps réel. J’utilise une trame simple observation action évaluation, conforme à l’amélioration continue recommandée en établissements sociaux et médico-sociaux [HAS, 2022].

  • Définir un objectif observable, comme maintenir l’attention 2 min sur une texture.
  • Collecter des indices comportementaux, comme regard, tonus, mimiques, vocalises.
  • Suivre des paramètres somatiques disponibles, comme respiration, coloration, sudation.
  • Noter l’ABC de l’épisode, comme Antécédent, Behavior, Conséquence.
  • Ajuster l’intensité, comme baisser le volume, réduire l’éclairage, ralentir le rythme.
  • Alterner activité repos, comme 3 min stimulation, 2 min pause.
  • Valider l’effet, comme retrouver un tonus stable ou un regard apaisé.

Tableau seuils d’ajustement en séance

IndicateurSeuil d’alerteAction immédiateRéférence
Regard fuyant répété> 3 fois en 1 minDiminuer stimuli, proposer pauseHAS‑ANESM, 2017
Hypertonie soudaineAugmentation visible soutenueRalentir, soutenir les membresHAS‑ANESM, 2017
Mimique douleur AlgoplusScore ≥ 2Stopper activité, réévaluerHAS, 2014
RespirationAccélération marquéeRéduire durée, installer confortHAS‑ANESM, 2017
Rougeur zone d’appuiPersistance > 20 minChanger appui, surveiller peauHAS, 2018

J’inscris chaque séance au dossier, puis je synthétise en 3 lignes avec objectif, déroulé, effet. J’aligne les prochains choix d’activités polyhandicap sur ces résultats, puis je partage la synthèse avec la personne et les proches quand c’est possible. Références démarche qualité et évaluation continue [HAS, 2022], accompagnement personnalisé [HAS‑ANESM, 2017].

Conclusion

Ce chemin me rappelle que chaque rencontre est unique. J’avance pas à pas avec la personne. J’observe. J’écoute. Je choisis la simplicité et j’accepte l’imprévu. C’est là que naissent les vrais moments de lien.

Je garde des repères clairs et je reste souple. Je valorise chaque signe de confort. Je note ce qui a fait sens pour nourrir la suite. J’aligne mes choix avec ce que je vois et ce que la personne me renvoie.

Si je doute je ralentis. Si tout va bien je prolonge un peu. Mon cap reste le même. Soutenir la présence le plaisir et la dignité. Ensemble nous créons des espaces où il fait bon être. Et cela suffit déjà beaucoup.

Foire aux questions

Pourquoi privilégier la relation avant l’activité avec une personne polyhandicapée ?

La relation crée sécurité et confiance, conditions essentielles pour toute exploration. En s’ajustant au rythme, aux envies et aux signaux de la personne, l’activité devient plus agréable, mieux tolérée et plus riche en bénéfices. On commence par un contact doux, des consignes claires, un environnement calme, puis on introduit progressivement les stimulations. Cette approche limite la fatigue et réduit le stress.

Comment repérer les signes de confort ou d’alerte ?

Observez le visage, la respiration, le tonus, les sons émis et les regards. Confort: respiration régulière, détente, vocalises douces, orientation vers le stimulus. Alerte: crispation, grimace, retrait, respiration rapide, agitation, pleurs. En cas d’alerte, réduisez l’intensité, faites une pause, repositionnez, ou changez d’activité.

Qu’est-ce qu’un espace Snoezelen et comment le préparer ?

C’est un espace apaisant, sensoriel et sécurisant. Préférez une lumière douce, des sons bas et familiers, des textures variées, des repères constants, et un positionnement confortable. Commencez court (5–10 minutes), augmentez selon le confort observé, et documentez les réactions pour ajuster les séances suivantes.

Quelles activités sensorielles simples recommander ?

  • Exploration de textures (doux, rugueux, tiède, frais)
  • Écoute de sons familiers ou de voix
  • Jeux lumineux doux
  • Vibro-acoustique légère
  • Aromathérapie très subtile Proposez 1 ou 2 choix, introduisez lentement, observez, et stoppez au premier signe d’inconfort.

Comment utiliser la musique de façon sécurisante ?

Choisissez des sons connus, volumes bas, tempo lent calé sur la respiration. Alternez écoute et silence. Évitez les basses trop fortes. Privilégiez la voix proche, les chansons rituelles et les rythmes prévisibles. Notez les morceaux appréciés pour créer une playlist “référence”.

Le toucher et les textures, comment s’y prendre ?

Présentez une texture à la fois, sur une zone tolérée (main, avant-bras). Décrivez ce qui va se passer, faites des gestes lents, laissez la personne guider le contact. Alternez contraste (doux/rugueux) avec prudence. Arrêtez si retrait, crispation ou grimace. Conservez la “carte” des textures validées.

L’aromathérapie est-elle adaptée au polyhandicap ?

Oui, si elle est douce, sécurisée et très progressive. Préférez des hydrolats ou diffuseurs à très faible intensité, sur de courtes durées. Évitez les huiles irritantes, allergènes, et respectez les contre-indications médicales. Testez une odeur à la fois et observez les réactions.

Quelles pratiques de motricité douce privilégier ?

Mouvements lents, assistés, amplitudes courtes, respiration accompagnée. Étirements passifs doux, bercements, balnéothérapie encadrée, balades en plein air, danse assise. Durées brèves au départ (5–10 minutes), pauses fréquentes, augmentation progressive selon le confort et la récupération.

Comment sécuriser le positionnement et prévenir la douleur ?

Utilisez des appuis stables, alignez tête–tronc–bassin, évitez les angles extrêmes, soutenez les zones fragiles. Vérifiez la peau, la respiration et l’expression du visage. Adaptez coussins, ceintures, plans inclinés. Repositionnez régulièrement et documentez ce qui soulage ou déclenche l’inconfort.

Comment fixer des objectifs adaptés ?

Formulez des objectifs simples, concrets et observables (ex: tolérer 5 minutes d’écoute). Limitez à 1–2 objectifs par séance. Prévoyez des critères de réussite visibles (détente du tonus, regard orienté, respiration calme). Réévaluez après chaque séance et ajustez.

Quelles précautions pour la sécurité et le bien-être ?

  • Informer et rassurer avant d’agir
  • Gestes lents, consignes courtes
  • Intensité minimale efficace
  • Vérifications régulières du confort
  • Matériel stable et rangé
  • Pause immédiate en cas d’alerte Consignez chaque observation pour améliorer la séance suivante.

Comment intégrer la communication alternative et augmentée (CAA) ?

Utilisez pictogrammes, objets-repères, choix binaires, gestes LSF simplifiés, regard et vocalisations. Présentez un choix à la fois, laissez un temps de réponse, validez la sélection par un signe convenu. Conservez un répertoire des préférences et des signes compris.

Comment favoriser l’inclusion au quotidien ?

Ritualisez les temps sociaux, proposez des choix simples (A/B), adaptez l’environnement (bruit, lumière), et valorisez chaque participation (regard, présence, micro-action). Intégrez des activités de vie quotidienne avec des repères stables et des durées courtes, en respectant le rythme.

Pourquoi documenter chaque séance ?

La trace écrite permet d’identifier ce qui apaise, stimule ou fatigue, d’ajuster les durées et intensités, de suivre les progrès et d’aligner l’équipe et la famille. Notez contexte, activités, réactions, signes d’alerte, adaptations efficaces et pistes pour la prochaine séance.

Quels indicateurs montrent que l’activité est adaptée ?

Respiration régulière, relâchement musculaire, regard orienté, participation même minimale, absence de grimace, récupération rapide, envie de poursuivre. À l’inverse, fatigue marquée, agitation, retrait ou douleur signalent la nécessité de réduire, modifier ou arrêter l’activité.

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